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Traduction (et insert d'intertitres)
Les problèmes sont le mieux résolus par ceux qui les rencontrent : la communauté de Ban Pang Lao ne veut plus dépendre de financements externes
Dans la communauté Ban Pang Lao, un changement a lieu : de moins en moins dépendante de financements de donateurs et de l'appui des ONG, la communauté acquiert une plus grande autonomie, le pouvoir d’apporter, grâce au dialogue, ses propres solutions à court et à long terme à ses problèmes, et elle assure la pérennité de ses actions.
« La plupart de nos problèmes sont externes, ou viennent de l'extérieur de notre communauté », affirme de sa voix douce l’A-jarn (professeur) Sumalee Wanarat. « La seule chose que nous pouvons faire est de gérer et de renforcer notre communauté de l'intérieur. Parfois, nous devons changer notre façon de penser au sein de la communauté », poursuit-elle avec un doux sourire.
Sumalee a vécu plus de 14 ans à Ban Pang Lao, située dans sous-district de Maekaotom, district de Muang, à environ 25 kms de la ville de Chiang Rai, au nord de la Thaïlande. Elle est une nouvelle arrivante comparée aux autres membres de cette communauté d'environ 1500 membres originaires de la province Isaan au nord-est. La communauté a environ 30 ans. Elle est composée surtout de paysans qui ont migré, chassés d’Isaan par la sécheresse, dans cette région majoritairement Lanna.
La confrontation à ce nouveau lieu de vie et l’augmentation des déplacements a mis en avant de nouveau enjeux, y compris le VIH et le SIDA, la consommation de drogues, et une « fuite des cerveaux » des jeunes de la collectivité, partis chercher du travail dans de plus grandes villes comme Chiang Rai, Chiang Mai et Bangkok. Selon un rapport sur l'épidémie mondiale du sida, publié en 2006 par l'ONUSIDA et l'OMS, le taux de prévalence du VIH et du sida est tombé de était de 18 % en 1991 à 1,4 % en 2005 dans le nord de la Thaïlande.
[Stimulation : par une personne externe ; Une personne plus récemment installée dans la communauté]
Sumalee a apporté à la communauté une perspective unique en tant qu’outsider. Elle était capable de voir de manière plus objective les problèmes auxquels la communauté était confrontée. En 1994, elle a aidé la communauté à lancer un système de soins et de prévention communautaires pour les personnes vivant avec le VIH et le sida (PVVIH / PVS), en s’investissant surtout pour les jeunes dans son travail d’éducation et d’information.
[Stimulation : La communauté se réunit et discute]
« Au début, les membres de la communauté ne se rendaient pas compte à quel point le sida, l’émigration et les drogues constituaient des menaces sérieuses à son encontre », dit Sumalee à propos des premières séances de discussions à l'échelle communautaire qu'elle a aidé à organiser et à coordonner. « Cela a changé quand ils ont tous été invités à se réunir pour discuter. »
Sumalee et d'autres personnes de la communauté ont travaillé de façon bénévole et sans relâche pour lancer les différents projets qu'ils avaient imaginé ensemble.
À cette époque, selon Sumalee, le plus gros problème était le sida. Le message promu par le gouvernement était : « Tu en mourras à coup sûr. » Cela a conduit à la stigmatisation des PVVIH et des PHA de la communauté et Sumalee a eu un nouvel son objectif : créer plus de compréhension dans la communauté. « C'est une tâche plus difficile que de simplement fournir de l'information », dit-elle.
[Actions]
Les activités mises en œuvre par ce système de soins et de prévention communautaires comprennent un projet d’association des jeunes face au sida, un réseau d’entraide aux PVVIH, des services d’assistance, un projet de lutte communautaire dans le cadre de la problématique de l’usage de la drogue, et de nombreux autres projets visant à renforcer la réponse de la communauté face au VIH et au sida. L'initiative a été initialement financée par divers donateurs et des organismes gouvernementaux, y compris Save the Children Fund-Royaume-Uni, le Conseil national pour le développement de la jeunesse (NCYD) thaï, parmi d'autres. Ce financement a conduit à l’expansion des projets sur une zone plus large qui comprend 20 villages voisins de plus.
La communauté a aujourd’hui une association qui produit de l’engrais organique, lancée sans financement il y a trois ans, un groupe de femmes qui réalise la plupart des travaux de tissage et de couture de la communauté et qui gère et finance un groupe d'épargne.
[Changer le regard : Désavantages pour la communauté liés à l’aide temporaire externe]
Lorsque la communauté a acquis une certaine notoriété pour la mise en œuvre réussie de ces projets et bien d'autres, elle a reçu encore plus d’offres de donateurs et de soutien des ONG. Cependant, Sumalee soutient que les contrats à court terme offerts par ces organismes et par les donateurs impliquent [1] un manque de continuité. Elle souligne que, dans cette structure, [2] il est difficile de rassembler les connaissances acquise par la communauté et que [3] ce type de financement peut orienter une communauté ou un groupe vers des mandats qui ne sont pas déterminé en interne par la communauté elle-même.
Pour s’orienter vers l'autofinancement, la communauté a commencé à faire sa propre collecte de fonds. Cette démarche a été stimulée par le désir d'être indépendant et d’être capable de créer des changements durables dans la communauté. « Sans l’intervention des donateurs ou des ONG, [4] il est aussi beaucoup plus facile d’identifier les capacités locales », explique Sumalee.
[Changer le regard: De local à global; les expériences communautaires éclairent les politiques]
Sumalee et la communauté trouvent par contre intéressantes les discussions régulières au niveau communautaire avec des ONG, des donateurs et le gouvernement. « Le savoir se construit lorsque des gens de régions voisines se réunissent », explique Sumalee à propos des réunions mensuelles auxquelles tous les membres de la communauté et les voisins sont invités à contribuer d’égal à égal. Elle ajoute que ces discussions servent principalement à parler de ce qui se passe dans la région et à échanger des informations à ce sujet. Les ONG sont aussi souvent invitées à y participer. « Les ONG présentes demandent plus d'information et cela nous permet d’apprendandre en tant que communauté élargie », dit-elle. « Partager et apprendre ensemble est plus important que les papiers et les rapports de projet. »
Quand le forum de discussion a été lancé, c’était un événement organisé qui nécessitait planification et coordination, mais maintenant la réunion ordinaire est formalisée. Une fois par mois, les groupes de se réunissent pour discuter des problèmes immédiats, mais aussi pour travailler ensemble à la résolution durable de ces derniers. Il s’agit d’identifier la nature du problème et de mobiliser leurs réseaux communautaires pour y faire face.
Sumalee et les groupes communautaires identifient beaucoup de nouvelles opportunités en travaillant avec les ONG et les bailleurs de fonds, et en les incluant dans les discussions.
« Il vaut mieux que les personnes politiques rencontrent la communauté et qu’ils fassent en sorte que l’expérience communautaire informe la politique», affirme Sumalee. « Il y a un changement dans la façon dont les ONG, les communautés et les gouvernements travaillent ensemble. Il y a cinq ans, les ONG et les communautés ne parlaient pas le même langage. Une fois qu'ils se rencontrent, ils peuvent communiquer et travailler ensemble. »
Avec ces forums de discussion, la communauté de Ban Pang Lao a le sentiment que les gens ont un espace d’expression où leur expérience est transmise au niveau du gouvernement. « La communauté peut parler à des personnes engagées dans la politique », dit Sumalee. Elle cite une interaction récente entre les groupes communautaires et une ONG spécialisée dans la réduction des risques. L'ONG avait été invitée à prendre part aux discussions et elle a en fait plus appris de la communauté que l’inverse sur l'engagement politique proactif et les efforts de plaidoyer.
[Changer de regard: D’expert à humain; une institutrice réapprend à écouter]
« Le plus difficile dans tout cela a été de changer ma façon de penser », admet Sumalee. « Je devais écouter la communauté. » En tant que professeur, elle dit avoir été formée pour dire aux gens ce qu’ils devaient faire, ou pour les «éduquer». « Sur de nombreuses questions, les gens de la communauté savent mieux que quiconque comment résoudre leurs problèmes. »
Avec cet apprentissage, la persévérance et le dialogue continu avec et entre les membres de la communauté, les ONG, les donateurs et les organisations gouvernementales, la communauté continue aujourd'hui d'aller de l’avant, fière de son autosuffisance et de son autonomie − les principaux ingrédients d’un développement communautaire durable et efficace.
Dear Amber,
thank you very much for sharing this every enriching experience of community ownership, moving away from dependance on donor funds but still finding a role for partnership with different agencies.
warm regards
Mohammad Afsar
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