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March 1, 2017
Do we Europeans behave like the legendary frog? You know the story: the frog was living in a pond whose water was heating so slowly that it noticed nothing until it died in boiling water. Is our fixation on “the economy” so strong that we pay no attention to the fate of fellow human beings? Are we so mesmerized by the current US excesses that we leave unnoticed the gradual abandonment of our own values? Not long ago, I was proud to belong to Europe, a beacon of human rights. Now I am ashamed: we let people die while they knock on our door as they flee the bombs we throw on them. Where did the fundamental values of Europe go? Not long ago, I was a proud Belgian, not just because of our beer and of our football, but because Belgium was a free and a safe country. Now I feel betrayed by a government that disrespects court orders. I feel insecure when an administrative official can decide without court judgement to deport foreign citizens born in Belgium if they break the law. Who will be next? Where will this dangerous skidding stop?
Is there anything else to do but to vent my anger? Should I shout at politicians who slowly but surely chip away at our basic rights? With this question in the back of my mind, I left for East Africa to launch “What makes us human?” as part of our #letsreconnect campaign, feeling angry and powerless.
Nairobi. Wangu Kanja has every reason to be angry. After she was raped some years ago, she decided to turn her experience for the good: she founded the Wangu Kanja Foundation dedicated to a society that is safe and free from all forms of violence. I asked Wangu how she saw the advocacy role of her foundation. Would it consist in shouting outrage about rapists? Or about disparaging politicians who ignore the rights of victims and survivors of sexual violence? The key sentence in her response was: "You have to understand the process." There was no trace of anger in her response. Just the determination to build shared understanding.
Entebbe. Hosted by Health Nest Uganda (HENU) the book launch exemplified the remarkable collaboration between civil society, government and HENU. I asked my host Arthur Namara from HENU how such collaboration came about. "True, older persons' rights are not yet a priority in Uganda. Many older persons are abandoned as traditional family ties loosen. Health services designed to serve children and primarily deal with infectious diseases, are not equipped to take care of older persons’ needs. But when they met with the President, they did not shout for their rights. They adopted as starting point that the President cared. And when he understood their plight he gave immediate instructions for government to help older persons address their challenges."
Kigali. Father Aloys Guillaume teaches dogmatics at the Grand Séminaire in Butare. We met when I checked in at the Centre Saint Paul. "Your book is relevant for us in Rwanda. How can we fully recover our humanity after having reached the bottom of inhumanity during the 1994 genocide? " He went ahead and contributed greatly to the organization of the Kigali book launch which took place near the Sainte Famille church where more than 700 people perished during the 1994 genocide. The shoah, the Balkans, Rwanda, …. What shall we do to stop the seemingly unavoidable tailspin towards the next round of horrors? During our breakfast conversation Father Aloys mentions umudugudu and tuseme. In Rwanda, the government stimulates local discussion and reflection for collective action by umudugudus, the country’s basic administrative structure. In some umudugudus, victims and actors of the genocide reconstruct their lives together. Some schools organize “Tuseme“ or Let us Speak Out clubs, an Africa-wide initiative by FAWE, the forum of African Women Educationists which improve gender relations.
Now in Mauritius after stops in Nairobi, Entebbe and Kigali my anger is subsiding. It is being replaced by a determination to act. The practice of SALT is putting me on the right path. Appreciation without judgment is at the core of SALT practice. Because with SALT we do not separate people into categories of sinners and saints, we open our minds to understand ourselves and others. Because we seek strengths without preconceived ideas we leverage the positive energy that is harbored in each person. That energy is available for local action. What will I do differently when I return to Belgium? When politicians act to reduce our human rights, I will not let anger take hold of me. Rather I will seek to let them know my point of view with the basic belief that they care. I’ll work with even more determination at weaving local links for action starting in my own village. That may be a modest start in view of the daunting challenge in front of us in Europe. But that I can do, and I am not alone on that path.
I have always used happiness as my inner compass, and I conclude this note peaceful and happy.
Comment
versio française :
Les Européens se comportent-ils comme la grenouille légendaire? Vous savez l'histoire: la grenouille vivait dans un étang dont l'eau chauffait si lentement qu'elle ne remarquait rien jusqu'à ce qu'elle mourût dans l'eau bouillante. Notre fixation sur «l'économie» est-elle si forte que nous ne faisons plus attention au sort des autres êtres humains? Sommes-nous si hypnotisés par les excès actuels des États-Unis que nous ignorons l'abandon progressif de nos valeurs? Il n'y a pas si longtemps, j'étais fier d'appartenir à l'Europe, un phare des droits de l'homme. Maintenant je suis honteux: nous laissons mourir des gens quand ils frappent à notre porte alors qu'ils fuient les bombes que nous lançons sur eux. D'où viennent les valeurs fondamentales de l'Europe? Il n'y a pas longtemps, j'étais un fier Belge, non seulement à cause de notre bière et de notre football, mais parce que la Belgique était un pays libre et sûr. Maintenant, je me sens trahi par un gouvernement qui ne respecte pas les ordonnances du tribunal. Je me sens en insécurité quand un fonctionnaire administratif peut décider sans jugement de justice d'expulser des citoyens étrangers nés en Belgique s'ils enfreignent la loi. Qui sera le prochain? Où ce dangereux dérapage s'arrêtera-t-il?
Y a-t-il autre chose à faire qu'exposer ma colère? Devrais-je crier à des politiciens qui lentement mais sûrement rognent nos droits fondamentaux? Avec cette question en arrière plan de mon esprit, je suis parti pour l'Afrique de l'Est pour lancer "Ce qui nous rend humain?" Dans le cadre de notre campagne #letsreconnect, me sentant en colère et impuissant.
Nairobi. Wangu Kanja a toutes les raisons d'être en colère. Après avoir été violée il ya quelques années, elle a décidé de transformer son expérience pour le bien: elle a fondé la Fondation Wangu Kanja dédiée à une société sûre et libre de toute forme de violence. J'ai demandé à Wangu comment elle a envisagé le rôle de plaidoirie pour sa fondation. Consisterait-il à crier de l'indignation à l'égard des violeurs? Ou sur les politiciens dénigrants qui ignorent les droits des victimes et des survivants de violences sexuelles? La phrase clé dans sa réponse était: «Vous devez comprendre le processus." Il n'y avait aucune trace de colère dans sa réponse. Juste la volonté de construire une compréhension commune.
Entebbe. Organisé par Health Nest Uganda (HENU), le lancement du livre illustre la remarquable collaboration entre la société civile, le gouvernement et le HENU. J'ai demandé à mon hôte Arthur Namara de HENU comment une telle collaboration est venue. «Les droits des personnes âgées ne sont pas encore une priorité en Ouganda. De nombreuses personnes âgées sont abandonnées au fur et à mesure que les liens familiaux traditionnels se relâchent.» Les services de santé destinés aux enfants et aux maladies infectieuses ne sont pas équipés pour répondre aux besoins des personnes âgées Mais quand ils ont rencontré le président, ils n'ont pas crié pour leurs droits, ils ont adopté comme point de départ que le président se souciait et quand il a compris leur sort, il a immédiatement donné des instructions au gouvernement pour aider les personnes âgées à relever leurs défis.
Kigali. Le Père Aloys Guillaume enseigne la dogmatique au Grand Séminaire de Butare. Nous nous sommes rencontrés à mon arrivée au Centre Saint Paul. «Votre livre est pertinent pour nous au Rwanda. Comment pouvons-nous retrouver pleinement notre humanité après avoir atteint le fond de l'inhumanité pendant le génocide de 1994?» Il a contribué grandement à l'organisation du lancement du livre de Kigali qui a eu lieu près de la Sainte Famille où plus de 700 personnes ont péri pendant le génocide de 1994. La shoah, les Balkans, le Rwanda, .... Que ferons-nous pour arrêter la descente apparemment inévitable vers la prochaine série d'horreurs? Pendant notre conversation au déjeuner, le père Aloys mentionne umudugudu et tuseme. Au Rwanda, le gouvernement stimule la discussion locale et la réflexion pour une action collective par umudugudus, la structure administrative de base du pays. Dans certains umudugudus, les victimes et les acteurs du génocide reconstruisent leur vie ensemble. Certaines écoles organisent des clubs «Tuseme» ou «Let's Speak Out», une initiative à l'échelle de l'Afrique du FAWE, forum des femmes africaines qui améliorent les relations entre les sexes.
Maintenant à l'île Maurice après m’être arrêté à Nairobi, Entebbe et Kigali ma colère diminue. Elle est remplacée par une volonté d'agir. La pratique de SALT me met sur la bonne voie. L’appréciation sans jugement est au cœur de la pratique SALT. Parce qu'avec SALT nous ne séparons pas les gens en catégories de pêcheurs et de saints, nous ouvrons nos esprits pour nous comprendre les uns les autres. Parce que nous recherchons des forces sans idées préconçues, nous tirons parti de l'énergie positive qui est présente dans chaque personne. Cette énergie est disponible pour l'action locale. Que vais-je faire différemment lorsque je reviendrai en Belgique? Lorsque les politiciens agissent pour réduire nos droits humains, je ne laisserai pas la colère s'emparer de moi. Je vais plutot essayer de leur faire connaître mon point de vue en partant du principe qu’ils s’en soucient. Je vais oeuvrer avec encore plus de détermination à tisser des liens locaux pour l'action à partir de mon propre village. C’est un début modeste compte tenu du défi de taille qui nous attend en Europe. Mais c’est ce que je peux faire, et je ne suis pas seul sur ce chemin.
J'ai toujours utilisé le bonheur comme ma boussole intérieure, et je conclus cette note paisible et heureux.
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