Sous un soleil de plomb,
Gaston,
Younoussa et moi arrivons à Ségou, une ville à 300km de Bamako, au Mali. La terre et les maisons sont teintées de rouge et d'ocre. On retrouve à Ségou, le long du fleuve Niger, une ambiance de village alors que la ville grouille d'activité. On voit des marchands de calebasses, des ânes qui transportent des légumes, et des enfants qui jouent au foot...
On arrive dans le bâtiment de ENDA Mali, l'ONG hôte de l'Equipe d'Appui et d'Apprentissage de Ségou. Des membres de l'équipe, provenant d'ONG, d'associations et du gouvernement, arrivent au compte goutte. Soudainement, le silence tombe. Nous nous renvoyons la balle: "Allez-y d'abord, présentez-nous l'équipe" "Oh non, je vous en prie, vous d'abord". Dr. Daouda Sidibe nous dit en blaguant: "C'est souvent le premier qui se jette à l'eau qui se noie"!
Alors le Dr. Sidibe se jette à l'eau: "Nous appliquons l'approche de la Compétence face au sida avec 17 associations au total: des transporteurs, des professionnelles de sexe, la gendarmerie, des exploitants de sable, des communautés.
Plusieurs fois par an nous organisons une Foire d'échange entre communautés. Nous demandons à chaque communauté de venir avec une expérience UNIQUE à vendre. Les communautés peuvent aussi acheter des expériences des autres. Si une communauté veut apprendre sur un sujet, on la lie à une autre communauté de Ségou."
Un autre membre ajoute: "On appuie mais on apprend aussi beaucoup des communautés. On donne et on reçoit." Le Dr. Sidibe et l'équipe ne s'est pas du tout noyés! Ils nous ont fort impressionnés...
Tout en posant des questions, Gaston et moi partageons aussi l'expérience d'autres équipes. "Je sais qu'en RD-Congo les facilitateurs utilisent l'image des collines ou des arbres pour expliquer les 5 niveaux de l'autoévaluation. Est-ce que vous faites pareil ici?" L'équipe a dit qu'elle allait essayer.
Gaston partage: "Vous avez dit que les pratiques de l'autoévaluation sont difficiles à traduire et à comprendre. Ce que d'autres équipes ont fait: pour chaque pratique, ils ont développé le 'rêve' (ou le niveau 5) en langue locale. Cela a permis de bien comprendre les pratiques."
Après une heure et demi d'échange, la pièce était remplie d'enthousiasme, d'énergie positive pour continuer et aussi d'amitié!
Voici la vidéo du Dr. Sidibe où il explique ce qu'il a pensé de la visite.
Une dame, qui était restée très silencieuse pendant la visite, a déclaré à la fin de la visite: "Jusqu'à présent, je n'avais pas pris les choses tant au sérieux. Cette visite a été le kérosène pour moi, je vais voler maintenant, pour que l'EAA ait des résultats positifs!"
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