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Voici l'expérience de Manuel Miezi que je publie à sa demande:
Chers amis de la Constellation,
En vous comptant cette expérience acquise tout au long de mon travail dans la lutte contre le VIH et SIDA, je voudrais remercier en premier lieu le Dieu Tout Puissant créateur de la terre et du ciel et mon créateur aussi pour m’avoir donné la vie pleine, l’intelligence et surtout la bonne santé.
Je m’appelle Manuel Miezi Kiafuatuka, de 59 ans d’âge, marié, père de 7 enfants, 4 filles et 3 garçons, deux petits-fils, Infirmier A2 de profession, spécialisé en développement communautaire et dans l’approche ABCD.
J’ai travaillé comme infirmier à l’hôpital de Kimpangu dans le Bas Congo avant que je ne retourne à Kinshasa. En 1984, j’ai été engagé au Département Médical de l’église Kimbanguiste et envoyé à la province de l’Équateur, District de la Tshuapa dans la ville de Boende où j’ai assumé la fonction d’infirmier Titulaire du Centre de Santé de Boende pendant 10 ans. Tout au long de mon travail, j’ai bénéficié beaucoup de formations dans le cadre du programme de soins de santé primaire avec le Project SANRU. Toutes ces formations ont contribuées à mon expérience dans le programme de lutte contre le VIH et SIDA, programme de lutte contre le paludisme, ainsi que dans le développement communautaire et tant d’autres. Je voudrais souligner en passant que c’est à cette occasion que j’ai pour la première fois participé en 1986 à la formation sur le VIH et SIDA. A la sortie de ce séminaire, j’ai pris conscience du danger de sous information de la population de Boende qui a dans ses habitudes une prostitution délibéré. Entre 1986 à 1994, je me suis mis à réaliser de séminaires de sensibilisation, mobilisation de communauté chrétiennes et non chrétiennes à se prévenir de ce fléau de VIH et SIDA en dépit de moqueries de beaucoup d’ entre eux.
J’ai regagné Kinshasa en 1994 où j’ai été affecté infirmier Titulaire au centre de santé Tosalisana dans la zone de santé de Kimbanseke où j’ai fait partie du groupe œcuménique sida crée par l’église catholique, l’église du Christ au Congo ou toutes les église protestantes, l’église Kimbanguiste et l’ église armée du salut. Dans ce groupe j’ai bénéficié encore beaucoup de formations sur le VIH et SIDA qui ont fait de moi un homme chevronné, expérimenté en matière de VIH et SIDA. J’étais chef de cellule de prise en charge de VIH et SIDA de mon aire de santé. De 1994 à 1997, j’ai travaillé et donné ma modeste contribution dans la lutte contre le VIH et SIDA dans la ville de Kinshasa.
A la fin du mois de septembre de 1997, sur demande de l’église Kimbanguiste de l’Angola, j’ai décidé de regagner mon Pays d’origine l’Angola que j’ ai quitté à l’âge de 7 ans pour la cause de la guerre coloniale. Arrivé en Angola, j’assumais les mêmes fonctions de Titulaire de la polyclinique Kimbanguiste de Viana à Luanda. Je me trouve dans un Pays où on parle une autre langue que la langue française que je domine bien. Le système de santé de l’Angola n’est pas intégré dans le programme de soins de santé primaire comme c’est le cas de la RDC. J’étais totalement dépaysé. Je loue le courage que j’avais d’affronter toutes les instances du ministère de la santé ne sachant pas parler português. Et je ne me gênais point dans tout lieu que j’arrivais, je ne savais dire que « bom dia » qui signifie bonjour et ensuite, je disais : « Je ne connais pas le português mais j’ai une situation qui me préoccupe. » Dans le quartier Km 9 à Viana où je vivais, je notais un comportement de risque : les gens pratiquaient la prostitution à ciel ouvert. Quand je voyais ces gens pratiquer ces actes, je me disais intérieurement qu’ils sont dans l’ignorance de l’existence du VIH et SIDA et courent un risque d’être infecté. C’est ainsi que, même si je ne parlais pas português, je me suis décidé à former 12 jeunes gens comme activistes avec le concours d’un professeur de l’école médicale Kimbanguiste qui fonctionne dans le même bâtiment que la polyclinique. Il me servait d’interprète de français en português. Dès que j’ai eu terminé de former ce groupe d’activistes, nous avons commencé la sensibilisation dans le quartier dans les lieux où les jeunes jouent à la balle le soir pour donner l’information sur l’existence d’une maladie qui s’appelle SIDA, j’organisais des manifestations, des concerts musicaux et des théâtres pour attirer l’ attention de beaucoup de gens et faire passer des messages sur le VIH et SIDA. Beaucoup des jeunes ne croyaient pas à cette information. Il y a eu des moments où nous avons été injuriés par ces jeunes mais nous avons continué notre action qui visait à la prise de conscience et au changement de comportement. A l’église, je parlais chaque jour aux membres sur le VIH et SIDA au point où beaucoup de pasteurs commençaient à m’appeler Papa Miezi de SIDA. Quand on me donnait une opportunité de prêcher l’évangile à l’église, je profitais toujours de glisser les messages sur le VIH et SIDA. Je voulais vous dire que j’occupais le grade de diacre à l’église Kimbanguiste.
Tout en continuant à travailler avec le groupe d’activistes, je me suis mis à chercher à travailler avec d’autres organisations. Je suis allé à la direction provinciale de la santé qui m’a indiqué la première Organisation non gouvernementale qui travaillait dans la lutte contre le VIH et SIDA qui s’appelle Association Angolaise de lutte contre le SIDA « AALSIDA». Heureusement le directeur de cette ONG parle la langue kikongo. Il s’est beaucoup intéressé à moi et m’a prié de commencer à venir à leur direction tous les mercredis. Malgré la distance qui sépare Viana du district de Maianga, j’ai pu supporter pour venir donner ma contribution parce qu’il n’ y a pas beaucoup d’ONG de la société civile à cette époque-là. C’ est ainsi que en 1999, on parviendra à créer une plateforme d’ONG qui travaillait dans la lutte contre le VIH et SIDA, dénommé Angolan Net Work Service Organisation « ANASO» et plus tard, le coordinateur de la commission médicale chrétienne du conseil des églises chrétiennes dont faisait partie l’église Kimbanguiste m’a visité et après avoir causé avec lui m’a demandé de commencer à faire quelque chose au nom des églises chrétiennes qui considéraient le VIH et SIDA comme une punition de Dieu. C’est ainsi que je me suis mis au service des églises en organisant des séminaires de formation pour sensibiliser premièrement des dirigeants ou pasteurs responsables des églises pour qu’ils acceptent que le VIH et SIDA est une maladie comme le paludisme et qui doit être prévenue. Je dois vous avouer que ce n’était pas facile mais avec la détermination, aujourd’hui nous avons un réseau chrétien de lutte contre le VIH et SIDA qui groupe toutes les églises chrétiennes qui s’appelle Réseau d’Espoir de lutte contre le VIH et SIDA en português « Rede Esperança de luta contra o VIH e SIDA». Ce Réseau est composé de l’église Catholique, les églises membres du conseil des églises chrétiennes du conseil mondial, les conseils des églises de réveil, les églises pentecostal et quelques ONG chrétiennes dont je suis le directeur du programme. Le président de l’assemblée générale est un évêque anglican, le président du conseil directeur est un abbé et son adjoint est un pasteur d’une église pentecostal. Dans cette fonction, j’ai sillonné toutes les provinces de l’Angola pour faciliter les séminaires de formation des pasteurs de toutes les églises sans distinction.
Dans ma prochaine publication, je veux vous compter de l’expérience que j’ai acquise en travaillant avec les pasteurs, Evêque, Abbé et évangélistes. Les différentes coutumes des habitants de ces 18 provinces de l’Angola sont beaucoup plus compliquées mais grâce à Dieu, nous avons pu faire passer les messages du VIH et SIDA et beaucoup de vies humaines ont été épargnées.
Pour aujourd’hui, je termine ici.
A me lire prochainement.
Manuel Miezi
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