Apprécier les forces d'autrui, la voie de l'espoir

[Jean-Louis Lamboray]

« Moi, je suis un gangster. La police me connaît. Jusque là, mon boulot c’était de braquer des banques et de violer les filles. Maintenant, je me rends compte que ma vie est plus importante que cela »- C’est Kasure qui parle. Il habite à Goroka, en Papouasie Nouvelle Guinée. Maintenant, il rend visite aux personnes malades du Sida, et encourage les jeunes à prendre leurs responsabilités face au VIH. On lui demande : « Qu’est-ce qui a provoqué ce changement ? » « Pendant 20 ans des ONG sont venues nous dire : faites ceci, ne faites pas cela ; on les écoutait à peine. Puis une équipe de la Constellation m’a montré mes forces. Alors, je les emploie ! »
Apprécier les forces d’autrui : 5 ans après la fondation de la Constellation, nous n’avons pas fini d’en découvrir le pouvoir décapant.
Evaporée cette idée que nous, Européens, nous serions développés. N’aurions-nous rien à apprendre des autres, sous prétexte que nous sommes plus riches qu’eux ? En Belgique, des demandeurs d’asile se transforment en acteurs de leur propre inclusion en offrant leurs talents. En acceptant d’apprendre d’eux, notre pays se développe : nous revoilà sur la voie du développement.
Remise en cause, notre croyance presque magique dans la technologie pour résoudre tous nos problèmes. Selon cette croyance, le problème du sida est serait résolu grâce aux préservatifs et aux médicaments anti-rétroviraux. Les moustiquaires imprégnées d’insecticides devraient mettre fin à la malaria. Les caméras dans les villes seraient la solution pour assurer notre sécurité. Pour nos permettre de consommer sans limite, l’énergie solaire va remplacer le pétrole. Pourtant, c’est de la confiance retrouvée des forces locales que viendront les solutions durables.
Enfin, disparue cette idée qu’il y aurait d’une part les gens bien et de l’autre les gens moins bien : de l’une les habitants des quartiers convenables, de l’autre les caïds de banlieue ; de l’une les victimes et de l’autre les agresseurs, de l’une les hétéros et de l’autre tous les autres, de l’une les gens normaux et de l’autre les personnes vulnérables. C’est en appréciant les forces de chacun que se dégage l’unité de tous.
Ne sommes-nous pas tous humains, avec nos faiblesses, mais aussi avec nos forces ? Pour la première fois dans notre histoire nous avons conscience que le destin de toute l’humanité est lié. En nous libérant de nos préjugés, en refaisant confiance en l’homme, que de forces, que d’énergie disponibles ! Alors qu’il s’agisse du sida, du paludisme, du changement climatique, l’espoir renaît.

Merci à Sandrine qui m'a mis sur la piste lors de son témoignage à Kinshasa!

[Marie Lamboray]

(English version) "I'm a gangster. The police knows me. Until today, my job was to rob banks and rape girls. Now, I realize that my life is more important than that "- Kasure is speaking. He lives in Goroka, Papua New Guinea. Now, he visits people with AIDS, and encourages young people to take responsibility for HIV. Someone asks: "What caused this change? "" For 20 years, NGOs have come to say: Do this, do not do that, we barely listened to them. Then a team of Constellation showed me my strength. So I use them! "

Appreciate the strengths of others: 5 years after the founding of the Constellation, we have not finished discovering its stripping power.

Evaporated, the idea that we Europeans, we would be developed. Should we not learn from others, just because we are richer than them? In Belgium, asylum seekers become agents of their own inclusion by offering their talents. By agreeing to learn from them, our country is growing: we're back on the path of development.

Questioned, our almost magic belief that technology can solve all our problems. According to this belief, the problem of AIDS would be solved with condoms and antiretroviral drugs. The ITN should put an end to malaria. Cameras in cities would be the solution to keep us safe. To allow us consume in a limitless way, solar energy will replace oil. However, it is from restored confidence in local forces, that lasting solutions will come.

Finally, gone the idea that there would be in one hand, the good guys and in the other less good guys: inhabitants of a suitable neighbourhood in one hand and gang-leaders of the suburbs on the other, victims in on hand and perpetrators on the other, straight people in one hand and all the others in the other, normal people in one hand and vulnerable people in the other. It's in appreciating each other's strengths, which emerges the unity of all.

Are we not all humans, with our weaknesses, but also with our strengths? For the first time in our history, we are aware that the fate of all humanity is connected. As we free ourselves from our prejudices, as we put our trust in humans, what strengths, what energy are then available! So whether it's AIDS, malaria, climate change, hope is renewed.

[Louis Marie]

"Ne sommes-nous pas tous humains? " Nous l'oublions souvent et on est obligé de nous le rappeler.Jean -Louis, tu me donnes l'occasion de partager un constat:chaque fois qu'il y'a comparaison, il y'a toujours un perdant.Et quand il s'agit des hommes, l'humain perd son équilibre;on se pose alors la question qu'on ne devrait pas poser:"Ne sommes-nous pas tous humains"? En appréciant les forces de chaque être humain,on atteint l'unité de la diversité,"l'harmonie de contraires". Merci pour la réfléxion.

Louis-Marie ,des Ardennes.