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Ce lundi 8 septembre, nous sommes un petit groupe de sept, réunis autour d’une proposition : activer notre créativité pour explorer nos rêves individuels et collectifs.
Nous sommes à Grez-Doiceau, lors de la semaine de « bien vivre » organisée par le programme communal de développement rural. Dans la matinée les gréziens ont pu découvrir un atelier de massage pour bébé, la veille ils goûtaient au yoga, à la réflexologie, et ce soir-là ils seront invités à se déhancher lors d’un atelier de danse folklorique !
Présentement, l’heure est au mouvement et à l’imaginaire, et l’on s’installe dans le jardin derrière la cure d’Archennes pour profiter du soleil et d’une nature généreuse.
Mise en jambe : passage d’énergie, « sancocho » (soupe latino-américaine) de nos attentes, et cercle de bienvenue et d’introduction aux fondements de ma pratique de théâtre comme outil de changement social.
Nous voilà de nouveau debout, un espace du jardin se transforme en plateau dont il faut assurer l’équilibre en se déplaçant de manière homogène et tenant compte à tout moment de la position de ceux qui nous entourent. Le rythme change, les instructions aussi, souvent, rapidement, l’idée est de laisser tomber le mental quelque part en cours de route et de se rapprocher de l’état d’esprit que tout enfant atteint naturellement lorsqu’il joue : légèreté et hypersensibilité à l’environnement.
A un moment je me rapproche de Diego et frappe dans mes mains : Stop ! Diego et moi nous figeons en ce que nous appelons une « image », une sculpture humaine représentant un moment figé. Que voyez-vous ? Qu’est-ce qui se passe ici ? Les interprétations fusent et divergent, et pourtant rien n’était prémédité.
L’invitation est de s’essayer au « théâtre d’images » par deux en jouant à ce nous appelons « compléter l’image ». Une première personne place quelqu’un dans une position figée, et puis se place à ses côtés pour compléter l’image (le tableau) qu’il/elle imagine. Après un petit moment, l’autre personne se défige et observe brièvement l’image que forme la position dans laquelle se trouve son partenaire pour venir se placer autrement et former une nouvelle image, et ainsi de suite. Tout ceci se fait dans le silence le plus complet. Les images se font et se défont au gré de l’imagination de chaque couple. Espiègles, certains s’amusent beaucoup à créer toutes sortes de tableaux rocambolesques, alors que pour d’autres l’exercice est plus ardu et les instructions ne sont pas claires.
Au bout d’un temps j’arrête les participants et leur demande de se regrouper autour de l’image de Laurie et de Jean-Louis et de l’observer un moment, avant de revenir à leur binôme de base et former la même image. Lorsque j’appelle « image vivante », les sculptures prennent vie, dévoilant autant d’univers que de groupes. Brève réflexion sur la richesse d’interprétation, et l’univers qui peut découler de la perspective de chacun.
Nous retournons à notre cercle de chaises (enfin un peu de repos !) pour une séquence contée. J’avais demandé à Jean-Louis de préparer un conte de fées/mythe qui reprendrait l’histoire de la Constellation (son rêve), mais ça lui a échappé ! Qu’à cela ne tienne, il se jette à l’eau en improvisant. Nous sommes en cercle, les yeux fermés… Diego a amené son « berimbao » (instrument brésilien qui sert généralement à accompagner les danseurs de capoeira) et rythme les mots de Jean-Louis. A l’aide de nos voix, nous créons tous ensemble une atmosphère sonore qui accompagne le conte. Nous voilà embarqués dans le rêve de ce ministre et de ces amis, qui contestent les agissements du roi et rêvent d’un autre monde, un monde où le pouvoir de chacun serait célébré et mis à contribution. La foule est unanime : le conte de Jean-Louis nous a séduit!
Quels ont été les moments forts pour chacun ? Paule parle du moment où les amis du ministre résistent à son désir de départ, lui demandant de rester, d’encore essayer, de se battre à leur côtés. Josiane voit des couleurs, de la lumière, et un personnage qui reste lumineux malgré toute la noirceur qu’il perçoit autour de lui, un personnage qui encourage les autres à trouver leur propre lumière.
Mystery = « my story ». Le conte utilise un langage et un style qui se rapprochent des mythes fondateurs ; ces histoires racontées pour interpréter les mystères de l’univers. Et comme dans tout mythe, la richesse se trouve dans ce qui résonne en et pour chacun, cette partie de l’Histoire qui vient réveiller et mettre en lumière l’histoire de chacun.
La proposition suivante part de ces histoires dans l’Histoire en demandant à chacun, en petits groupes de 3, de raconter aux autres un de leurs rêves, un rêve que le conte de Jean-Louis serait venu chatouiller.
Au bout d’une 20aine de minutes d’échange, je demande à chaque groupe s’il a pu trouver un fil rouge entre les différents rêves, un rêve plus grand qui engloberait les 3. L’invitation est ensuite de mettre ce rêve commun en images (mouvantes ou figées), en silence.
Le silence est essentiel lorsqu’une personne « sculpte » pour assurer la liberté totale de l’interprétation de l’image qui se créé par chaque personne. Le groupe de Josiane, Jean-Louis et Laurie sculptera deux images, et puis une troisième après interprétations des uns et des autres. Chapeau renversé et énergie joyeuse et contagieuse : l’épidémie positive du langage du conte et des images !
Guides bienveillants et éclairés, Diego, Paule et Michele nous offrirons une image mouvante en plusieurs étapes reliées dans un cercle : c’est l’apprentissage et le partage, la musique, l’alimentation, la vie que l’on plante et que l’on accompagne, ce sont les talents et la confiance qu’on révèle !
Ces tableaux sont magnifiques, et le fait d’ouvrir à l’interprétation sans commentaires possible de la part du/des créateur(s) est apprécié par tout le monde : ça vient enrichir encore l’intention, et donc le rêve.
Le dernier exercice que nous ferons tous ensemble est une « machine », machine qui partira de l’action mécanique d’une personne accompagnée par un son, à laquelle viendra se greffer une autre personne avec son mouvement et bruitage propres et ainsi de suite jusqu’à ce qu’une machine géante prenne vie. « Harmonie, coopération, interchangeabilité, c’était beau ! » s’exclament les participants après coup.
L’après-midi se clôture en cercle, et chacun peut s’il le souhaite partager ses ressentis sur le processus et ce qu’elle/il en retire comme application possible dans le futur.
Il semblerait que le partage intergénérationnel ait été facilité par l’approche corporelle et ludique, et nos participants y voient une application bienvenue pour créer des espaces de partage autres entre jeunes et moins jeunes. Ne serait-ce qu’entre grands-parents et petits enfants !
Et puis ce besoin criant d’une éducation qui parte de ce que les enfants/jeunes sont, de leur vécu et de leur réalité, pour les préparer pour un monde en constant changement qui n’a peu faire du formatage étroit qui nous façonne pendant nos années d’école à coup de « Taisez vous ! Tenez vous droit ! Asseyez-vous ! Avalez-ce-que-j’ai-à-vous-apprendre-d’une-traite-et-sans-poser-de-questions-s’il-vous-plaît ! »… Permettre aux enfants, comme dirait Laurie, de « rêver les yeux ouverts » plutôt que de tuer leur rêve dans l’œuf à coup d’injonctions qui se veulent réalistes. Et proposer aux professeurs des outils nouveaux et un cadre plus souple pour répondre autrement à ce qui peut parfois sembler être une guerre contre leur autorité.
Où l’envie, encore, de continuer à s’inspirer de méthodes créatives dans le processus de compétence communautaire pour la vie de la Constellation.
Au moment où j’écris ces lignes, je me sens habitée d’une profonde gratitude… Je considère le cœur de ma pratique comme l’ouverture d’un espace de liberté, de jeu et de profondeur, espace qui n’existe que parce que vous décidez de me, et de vous, faire confiance et que vous peuplez cette toile blanche de vos éclaboussures à vous : rêves et idéaux, réalités et questionnements… et tout ça malgré une forme surprenante et souvent, sans doute, inconfortable ! Expérimenter avec vous, et recueillir vos impressions et conseils, c’est un cadeau que je n’oublierai pas de sitôt J !
Merci Grez Doiceau pour votre magnifique initiative de « semaine du bien vivre », merci Jean-Louis de m’avoir inscrit sans détour pour donner cet atelier et de t’être toi-même surpris en devenant conteur improvisé, merci Paule et Josiane d’être venues sans trop savoir à quoi vous attendre et d’avoir joué le jeu malgré mes invitations parfois loufoques, merci Laurie et Diego d’avoir fait la route depuis Bruxelles et d’avoir illuminé notre après-midi de vos imaginaires facétieux et profonds à la fois, merci Michele de toujours de soutenir et de t’être mouillé toi aussi dans ce monde qui est le mien et pas toujours des plus confortables pour toi…
C’est le début de grandes aventures créactives, merci pour les étincelles dans vos yeux, celles-là même qui aideront à alimenter le feu de mon courage intérieur!
Je vous laisse avec cette petite phrase de Cynthia Heimel :) !
Comment
Merci beaucoup Joseph, un virage inoubliable, c'est exactement ça :) :) :) !!!
Merci beaucoup pour cette créativité méritée. Toute expérience donne un virage inoubliable.
Thank you so much, beautiful people, for these lovely comments! Rituu this was somewhat similar to what we did together in Barcelona but with more of a build-up, and also more movement and diversity in the exercises. Jean-Louis, c'est déjà lancé! Avec Laurie, Diego et toi déjà au parfum, je suis certaine que l'épidémie positive est déjà en cours ;-) ! Encore merci pour ta confiance qui fait pousser des ailes! Merci Anne pour ce beau commentaire :) .
Merci pour ce beau partage.
What a great energizing report in word and image !!! Thank you for sharing both content, the process and the vibes !.
Merci Celicia! Tu ouvres tout un champ de possibiltés pour explorer cette partie de nous-mêmes que nous laissons souvent en jachère: notre intuition, notre créativité.
Nous aons commencé à toucher cet élément par les dessins du rêve. J'espère que nous aurons tous un jour la capacité d'utiliser les outils que tu proposes pour faciliter les étapes de la CCV
I loved the photos, the energy, kind of understood the exercise. I loved what we did in Spain too, as you said it felt child like. Appreciation is about just being what we are, we 'really' are! Its not being analytical about strengths, assets but acknowledging that we as human beings have both abilities and limitations. As Peter Matiaira said in today's conference- acknowledging our failure is also essence of humanity. Thank you Celicia!
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