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Entre deux cultures

J’ai eu un problème de santé, le HPV c’est un virus qui aujourd’hui tue beaucoup de femme dans le monde quand on le découvre trop tard.
Je ne pouvais pas en parler à ma mère car je ne pouvais assumer ce que je pensais qu’elle allait me dire. Car moi-même, je me sentais responsable de ma maladie ce fût une épreuve difficile.

La raison de ma culpabilité était qu’autant que femme, avoir cette maladie n’était "pas normale" selon le point de vue de la culture magrébine/musulmane. Et ça m’empêchait de m’accepter et d’assumer ma vie, de vivre ce que je suis.

Cette épreuve m’a permis de me rendre compte que je n’arrivais pas à me situer, je vivais entre deux cultures sans pouvoir trouver ma place parce que si j’allais trop dans la culture européenne, je me sentais très mal et très coupable mais quand j’allais trop dans l’autre, dans mon côté maghrébin/musulman, je me sentais tout aussi mal.

Je me trouvais à un niveau tellement bas que je me suis dit « c’est normal de s’évaluer d’une manière si négative ? C’est normal de se sous-estimer ainsi ? »

Je me suis dis que la vie ne devait pas être ainsi et que je devais m’éveiller pour éliminer cette souffrance…C’est à ce moment-là que j’ai fait ma propre autoévaluation face à ma vie, face a ma culture et à ma position comme musulmane et arabe vivant dans un pays européen et aussi face au fait que je n’arrivais pas à gérer ma vie affective.

Le processus est douloureux car tout ce que je croyais s’écroulait, mon monde était pleins d’illusions mais c’était la voie à suivre pour je commence à mieux m’accepter pour arriver vers le bonheur.

La femme dans certaines communautés comme la mienne est souvent soumise à des tensions pour contrôler sa vie affective. Je ne pouvais pas accepter ce contrôle parce que c’est donner le pouvoir aux autres de gérer ma vie…l’esprit et le corps souffrent à force de sacrifier ses rêves, à force de sacrifier ses choix aux autres, à force de donner le pouvoir au autres.

Cette maladie que j’ai eue a été révélatrice, mon corps m’a parlé heureusement j’ai pu en guérir car je pensais ne plus pouvoir avoir d’enfants.
Je me suis dit que j’ai encore une chance de reprendre le pouvoir sur ma vie. Pour faire son chemin vers le bonheur, parfois il faut beaucoup souffrir toucher quelque chose que je pouvais perdre.
Ma souffrance m’a permit de connaître le bonheur, ce qui m’a permis de vaincre cette culpabilité.


Le travail dans la communauté
Ma vision de moi-même était tellement mauvaise et je me sentais tellement coupable que je mettais la faute sur la communauté. J’en voulais à ma mère, j’en voulais à mes copines, j’en voulais à toutes les femmes et aussi à tous les hommes de ma communauté parce que je pensais qu’ils étaient la cause de ma souffrance. Je leur donnais le pouvoir de gérer ma vie.
En suivant mon chemin personnel j’ai compris que c’est ma responsabilité, que je devais garder le pouvoir pour moi.

Aussi, les pratiques d’autoévaluation appliquées de manière individuelle m’ont beaucoup aidées pour être « compétente face à la vie ».

J’ai décidée de mettre aussi en application l’approche dans ma communauté, spécifiquement avec le groupe de ma mère.

Ce fut un grand défi pour moi car j’avais encore des sentiments négatifs vis-à-vis de ma communauté et en tant que facilitatrice/ point focal de cette visite SALT, je devais dépasser cet état négatif. Je pensais : « elles ne voudront pas parler du VIH, elles sont trop fermées ».

Mais grâce aux autres facilitateurs, j’ai pu canaliser mes émotions et trouver des énergies positives dans le groupe. Ce fut une révélation, j’ai changé ma vision et ma perception de ma communauté et la force dont j’ai pu retirer de ce groupe fut l’inclusion.

L’enseignement de cette visite SALT est que l’acceptation de soi permet l’acceptation des autres, notre perception change pour trouver le positif de ce qui nous entoure.

Si ma perception était restée sur le sentiment négatif jamais je n’aurais pu trouver les forces dans ma communauté en effet les tabous, le déni, certains aspects culturels sont des barrières mais elles ne sont pas insurmontables.

Un an plus tard lors d’une visite SALT auprès de leaders religieux à Chiang Mai j’ai appris qu’il faut accepter ce que ressent une communauté et qu’il faut la laisser avancer à son rythme et qu’on ne devait pas forcer les discussions à propos du VIH et que la communauté elle-même viendrait vers la discussion.


Je suis encore en voix d’apprentissage vers le chemin de l’acceptation qui mène vers la RECONNAISSANCE et j’espère qu’il en sera ainsi pour ma communauté en tout cas cette expérience m’a amenée à accepter ma communauté.

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Comment by Jean-Louis Lamboray on September 12, 2009 at 7:02pm
Lorsque je travaillais au bureau provincial de la santé à Phayao il y avait, écrit sur un mur: "Understand yourself so that you understand others". Ton témoignage illustre parfatitement ce conseil, dont nous n'avons pas fini de comprendre la profondeur.
Merci, Aicha.

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