A Jodoigne, une communauté scolaire rêve d’une école autre.

[Gaspard Ntamwana]

Josiane, Jean-Louis et moi-même, nous nous étions fixés rendez-vous le 25/02/10 à10h30 au CEPES de Jodoigne (un établissement d’enseignement provincial). Après un court briefing autour d’un café, la cloche sonne pour marquer la fin de la récréation que pourtant les élèves auraient voulu prolonger.

Arrivés en classe, la première chose à faire est de changer la disposition des bancs, pour aménager une occupation spatiale favorable à la communication, où il n’y a pas d’un coté, un maître qui dispense les connaissances, et de l’autre, l’élève qui ne sait pas. La classe est idéale. Le groupe mixte, habituellement composé de 8 élèves se trouve réduit à 6 suite à deux absences.

Jean-Louis nous propose de nous présenter en nous assimilant à un animal de notre choix en raison de ses traits caractéristiques. Ce qui a mis en lumière nos qualités et nos défauts à travers une diversité d’animaux comme le chien, le chat, le cheval, la girafe, l’hyène, le lamas, le serpent, le caméléon.

Conscients qu’en partageant les mêmes ambitions, objectifs et le même quotidien, ils constituent ce qu’on peut appeler une communauté scolaire, ils commencent alors à décrire leur école de rêve, celle qui les passionnerait, sur l’invitation de Jean-Louis et Josiane.

Très appliqués, les élèves, même ceux qui, au départ étaient réticents au travail écrit, décrivent leur école de rêve qui diffère de la leur sur bien d’aspects.

Voici le portrait qu’ils en donnent ; pour eux c’est une école où :

• On travaille moins (glander)
• On a un horaire différent
• On est tranquille (cool)
• Bancs dehors
• Les élèves peuvent fumer
• Il y a respect et générosité
• Il y a le bonheur
• On joue au foot
• Il y a un magasin à l’intérieur de l’école
• On peut nager dans la piscine
• Il n’y a aucune violence
• Il y a une bonne ambiance
• Les profs ne sont pas absents
• Il y a un aquarium avec des poissons et des dauphins

A la question de savoir ce qu’il faut faire comme actions pour réaliser ce rêve, ils ne sont pas en manque d’idées, certaines plus réalistes que d’autres, notamment :

• En parler avec la Direction, choisir des délégués de classes qui assureront le suivi
• Prévoir plus de sport : foot/piscine
• Temps libres plus relax avec bancs installés dehors,magasin où on peut s’acheter un repas
• Respect /générosité : les profs ne rabaissent pas les élèves

A la fin de la séance, les élèves ont faim mais sont contents du travail accompli Jean-Louis leur propose s’ils le souhaitent, de refaire le processus avec une équipe plus élargie pour partager cette vision et mettre en place ces réponses locales.

L’expérience vécue dans cette classe m’a conforté, dans ma conviction : l’importance de rester assez ouvert pour comprendre et apprendre de chaque situation, de chaque personne, de chaque communauté quelle qu’elle soit et où qu’elle soit, d’une part, et d’autre part, à croire en ses capacités à mobiliser des réponses locales appropriées à la hauteur des défis rencontrés.

Gaspard

[Thérèse NTAHOMPAGAZE]

Bonjour,
Félicitations, votre expérience est très intéressante
Thérèse

[MUKALAYI UMBA Toussaint]

Salut Gaspard, j'ai beaucoups aimer la façon dont vous avez presenter le deroulement de l'activité.
J'ai compris que dans toutes les couches sociales, il ya toujours quelques choses à apprendre et surtout ces dernières presentent des forces et faiblesses.
Félicitation.

[Marion Zibelli]

Salut Gaspard! Votre expérience à Jodoigne est réellement motivante. Les communautés scolaires son pleines de capacités encore à peine explorées et cela fait du bien de voir que l'on commence aussi à rêver pour de vrai en classe :)

A Barcelone nous avons rendez-vous dans quelques semaines avec un groupe d'enseignants qui souhaitent aussi commencer un processus de compétence à l'école. On vous racontera !

Des bises et merci d'avoir partagé votre expérience (en plus, c'est vrai que c'est un plaisir de te lire !).

Marion

[Laurence Gilliot]

Excellent Gaspard! Tu racontes tellement bien :-) J'adore le rêves des élèves, je me reconnais trop bien dans ce qu'ils disent (ainsi que mon petit frère qui a 17 ans). Y a-t-il une prochaine étape suite à la visite? As-tu vu une différence dans l'ambiance en classe?

Merci beaucoup d'avoir partagé!

Laurence

[Gaston]

Merci Gaspard! C'est tellement sympa de lire votre experience. Et tu ecrit tellemen bien! C'etait un plaisir de lire, meme a 22.11 de soir a Kinshasa :) Continue ton travail SALT important. Gaston