Prise de décision importante face à la vulnérabilité.

[Munyandinda Philibert]

Au Rwanda, la pratique de sororat et de lévirat a été depuis longtemps inculquée dans la mentalité de la plupart de gens. Ceci obligeait la majorité des femmes à accepter des rapports sexuels, même à risque d’infection à VIH, avec les frères de leurs maris, tout comme les maris pouvaient le faire avec les sœurs de leurs épouses. Les occasions obligatoires étaient les cérémonies ou les pratiques traditionnelles, sous prétexte d’éviter le malheur ou les infections cutanées qui surgiraient à l’endroit de la concernée, en cas de refus.

 Les veuves ont témoigné, lors des séances de discussions en matière de changement de comportement, qu’elles ont refusé d’obéir aux pratiques traditionnelles liées aux rapports sexuels avec les membres de la famille de leurs maris décédés, comme cérémonies rituelles obligatoires, lors de la levée de deuil. Elles affirment que malgré l’inquiétude des parents, elles n’ont pas eu des répercutions, que ce soit mentales ou corporelles.

 Certains hommes qui devaient traire les vaches des foyers dans lesquels les maris étaient  absents proposaient, en guise de récompense, des rapports sexuels à la femme qui reste à la maison. Dans l’ancien temps, il était interdit aux femmes de traire la vache et il était permis et les femmes l’acceptaient comme tel, de faire des rapports sexuels avec cet homme qui remplace le mari. Pour le moment, elles ont renoncé à cette pratique et disent qu’elles peuvent aussi traire les vaches, pour éviter des rapports sexuels à risque, avec les hommes qui ne sont pas les leurs. Jusqu’à présent aucune femme n’a eu ce malheur ou l’apparition des infections cutanées. Notons que beaucoup de femmes ont attrapé le VIH à travers ces pratiques et les femmes ont pris cette décision pour se protéger contre l’infection à VIH.

 

Philibert.